Imposant et remarquable bâtiment construit à partir de 1724 sur les plans de l'architecte aixiois L.
Meiferdatis, à la demande de Martin Rehrmann.
Aux mains des descendants de celui-ci, l'édifice est partagé en deux parties en 1768.
Elles subissent alors des évolutions différentes et son décorées intérieurement de manière aussi dissemblable que somptueuse.
L'ensemble, remanté au 19è, est occupé actuellement par le Collège Patronné.
Élevée en briques et calcaire sur soubassement de grand appareil bien équarri et limitée par des chaînes d'angle harpées, belle façade à rue comptant trois niveaux dégressifs de dix travées. Quatre travées centrales en léger ressaut percées de deux grandes portes cochères semblables sans doute refaites au 19è et sommées d'un larmier en fort relief. Arcs cintrés sur piédroits monolithes moulurés précédé de chasse-roues, impostes saillantes, clés ornées de motifs rectilignes.
De part et d'autre et au premier étage, belles fenêtres aux croisées soigneusement sciées, aux linteaux en tas de charge et aux montants harpés retaillés. Appuis prolongés en bandeaux continus.
Surmontées d'un cordon mouluré, baies à meneau au second étage avec appuis formant également bandeau. Bâtière de tuiles à croupes et coyaux percée de lucarnes simples en façade, à penne latéralement et sommée de deux souches de cheminée harpées de calcaire aux angles. Partiellement masqué par la construction voisine, pignon droit cimenté et éclairé par une seule
baie au dernier niveau. Pignon gauche en moellons de grès, aveugle dans sa partie droite et parcouru par une chaîne harpée marquant un angle léger. Une travée de baies rectangulaires
à deux harpes et au linteau droit et à clé trapézoïdale à gauche. Trous de boulin.
Entrée dans la cour intérieure pavée par le passage couvert de gauche abritant une entrée de cave.
Côté cour, façade comptant six travées.
Précédées de chasse-roues sphériques, entrées cintrées à claveaux passants un-sur-deux et grosses clés trapézoïdales surmontées d'un larmier armorié Rehrmann.
L'édifice ayant été partagé en deux parties, transformations dissemblables aux trois travées
de gauche et droite. A gauche, au 1er étage, appuis légèrement abaissés et meneaux ôtés aux
fenêtres du dernier niveau. Lucarnes à croupes étagées sur deux niveaux. Petite tourelle de plan octogonal essentée d'ardoises à l'angle des toitures de cette aile et de l'aile nord-ouest.
Aile nord-ouest en deux parties. A gauche, partie principale comptant six travées et trois niveaux
de hauteur dégressive. Aux deux premiers niveaux, baies rectangulaires dont quelques unes ont conservé leur croisée. Baies à meneau au troisième niveau.
Contre la façade, beau bac en calcaire daté 1728 et armorié Rehrmann. Dans le prolongement de la façade et en retrait, deux travées semblables percées chacune au rez-de-chaussée d'une porte chaînée à linteau droit surmontée d'une haute baie d'imposte, celle de gauche datée 1736.
Une baie à traverse au 1er étage et une baie rectangulaire aux montants à deux harpes au dernier. Façade arrière en moellons de grès aux ouvertures récentes.
Aile sud-ouest également en deux parties. A droite, cinq travées et trois niveaux de baies jadis
à croisée aux deux 1er niveaux, jadis à meneau au dernier étage. A gauche, deux travées en retrait aux ouvertures remaniées et masquées au rez-de-chaussée par une annexe.
Au fond de la cour, aile nord-est présentant deux passages parallèles à arc cintré à claveaux
passants un-sur-deux, précédés de chasse-roues sphériques. Clés trapézoïdales datées 1726. Baies jadis à traverse de part et d'autre et au 1er étage et fenêtres rectangulaires aux montants à deux harpes sous la toiture de tuiles. Ouvertures semblables à l'arrière.
De ce côté, soubassement en moellons non réglés, clé de I'entrée cochère gauche armoriée sous les initiales MR (Martin Rehrmann).
Ouvertures du rez-de-chaussée de largeur variable.
A l'extrémité droite de l'aile, porte à baie d'imposte datée 1727.
Source : Patrimoine Monumental de Belgique