Eglise décanale Saint-Nicolas de Eupen

Édifice construit de 1721 à 1729 sur les plans de l'architecte aixois Laurent Mefferdatis
en remplacement du sanctuaire du 14è-15è, paroissial en 1695, qui succédait
lui-même déjà à une chapelle primitive St-Nicolas mentionnée en 1213 pour sa restauration.
Rien de conservé de l'église gothique si ce n'est sa tour droite au sud-ouest, riche déjà, sans doute, d'éléments du 12è.
En 1896-1898, travaux d'appropriation de la façade Ouest en style baroque, avec création d'un fronton et habillage des tours par un autre aixois, l'architecte L. von Fisenne.
Monumentale façade Ouest en matériau appareillé, laissant apparent, au travers de hauts arcs cintrés et sous le fronton, le parement des tours et la façade de l'église du 18è.
Flèches de cuivre. Pour la tour gauche non prévue au plan de 1722 mais toutefois rapidement mise en oeuvre, appareil calcaire du 18è avec retraite talutée à mi-hauteur et un oculus ovale horizontal sur le haut.
Moellons de grès en face nord Pour la tour droite, moellons calcaires en plusieurs temps mais sans doute largement remaniés. avec maintien d'une ouverture mitrée et de fentes de tir sur chacune de ses deux faces visibles, ainsi que d'un niveau de corbeaux de pierre vers le haut. Voûte sous le clocher.
Au centre, dans la muraille d'appareil calcaire et sous une baie cintrée tardivement divisée en deux jours, le portail du 18è : deux colonnes toscanes à demi engagées sur base carrée, entablement, fronton cintré à décrochements latéraux et portant, gravé dans un cartouche, le chronogramme: " Deo elVs Matrl b. annae b. niCoLao praesVLl eVpenses posVere' (:1724).
A la clef du haut cintre, le millésime de 1724 dans un curieux décor de métal ajouré.
Important vaisseau en moellons de grès réglés et calcaire: trois nefs d'égale hauteur en six travées, éclairées de fort hautes fenêtres cintrées et harpées, appuyées sur un bandeau à tête talutée. Bandeau sur le haut encore, non loin de la corniche profilée.
Porte latérale Nord datée intérieurement par I'inscription: " HERR MATTHIAS PASS
IUNGMAN UND KAUFFMAN 1729".
Chœur à sept pans, les fenêtres des pans médians obturées.
Sacristie axiale en plusieurs niveaux. considérablement agrandie et modifiée dans ses ouvertures au 19è ou 20è. Intérieurement, colonnes toscanes portant des marques de taille, voûtement à doubleaux et ogives stuqués.
Couverture d'ardoises remise au goût du jour à la fin du 19è et piquée, sur le
chœur, d'un clocheton élancé, adapté à l'intervention de Fisenne sur l'ensemble.
Pour fermer I'espace vers le marché, grilles et piliers de ferronnerie récemment rénovés, portant la date de 1767.
Mobilier
Autel majeur par Hubert Hyard, de Liège, sur un plan de Jean-Joseph Couven, d'Aix-la-Chapelle,
bois marbré et partiellement doré, 1740-1744;
Autels latéraux (sur un plan du même?), id., milieu du 18è;
Autels de la chapelle des fonts, bois polychrome, fin du 17è.
Quatre confessionnaux armoriés, Louis XV, chêne, datés 1758.
Chaire de vérité, Régence, chêne, datée de 1730;
Banc de communion par H. Vondergracht, marbre noir et laiton, 1740.
Deux grilles de chœur par Jean Melchers, d'Eupen (sur un dessin de Couven?), serrurerie partiellement dorée, 1730.
Orgues par Henri Stamme, de Dùren, en 1703; rénovés par J. Guillaume Robestel, Liège, 1762.
Quinze statues par Jérémie Geisselbrunn, provenant de l'église des Mineurs de Cologne, chêne
peint, 1640; polychrome, 1907.
Deux statues signées Jérémie Geisselbrunn, chêne polychrome, vers 1640.

Source : Patrimoine Monumental de Belgique